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COP26 : Le plastique est un facteur du réchauffement climatique

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Alors que les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d'augmenter, les États font face à une crise sans précédent et doivent redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs fixés 6 ans plus tôt, lors de l'Accord de Paris. 167 Nations se réunissent du 1er au 12 novembre pour la COP26 à Glasgow pour dresser le bilan et revoir les priorités afin de faire face à l'urgence climatique. The SeaCleaners sera présent à Glasgow afin d'apporter son expertise sur la pollution plastique océanique, un des facteurs du réchauffement de la planète.

Représentant plus de 70% de la surface de la planète, l’Océan est le plus grand système de soutien de la vie sur cette planète. 


Il est, avec les forêts, l’un des deux « poumons de la planète ». Plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons est fourni grâce au phytoplancton évoluant à la surface des océans. Il est constitué de micro-organismes végétaux capables, grâce à la photosynthèse, de fabriquer de la matière organique à partir de la lumière, du gaz carbonique et des nutriments et ce, en libérant de l’oxygène dans l’air.

Considéré comme le « thermostat » de la planète, il échange en permanence avec l’atmosphère de l’énergie, de l’humidité, des gaz ou encore de la chaleur.  Grâce aux courants océaniques, cette chaleur est redistribuée à travers le globe, ce qui permet de réduire les écarts de température entre les pôles et l’équateur : c‘est un vrai régulateur de climat.

Ces multiples échanges et interactions font de l’Océan une « pompe à carbone » via des phénomènes biologiques et physiques. Le phytoplancton et d’autres espèces absorbent en partie le carbone et le stockent dans leurs squelettes qui se déposent au fond de l’océan. Il est ainsi stocké et n’intervient plus dans l’effet de serre.

Le plastique, un héritage mortel pour nos océans


Mais, depuis les années 1950, ce sont plus de 198 millions de tonnes de plastique qui ont été déversées dans les océans. Une tragédie quand on sait que ce matériel met plus de 450 ans pour se dégrader et ne meurt jamais. Tapissant les fonds marins ou flottant à la surface, les plastiques sont tous amenés à se fragmenter en  milliards de morceaux de plastique.

Il y a plus de microparticules de plastique aujourd’hui dans les océans que d’étoiles dans l’univers connu : jusqu’à 12 000 microparticules par litre d’eau. 

Mais quelles sont les conséquences de cette pollution plastique ?


Nous avons longtemps traité la pollution plastique et le réchauffement climatique comme deux problématiques différentes. Les deux sujets sont pourtant bien corrélés. Dans son rapport « Plastique & Climat : La face cachée d’une planète plastifiée » publié en Mai 2019, le CIEL (Centre International des Lois Environnementaux) développe trois liens directs : la production, le transport et l’exploitation : l’industrie plastique, vers la carbonisation de notre économie

Presque tout le plastique est dérivé de matériaux fabriqués à partir de combustibles fossiles (principalement le pétrole et le gaz). Aujourd’hui, environ 4 à 8% de la consommation mondiale annuelle de pétrole est associée aux plastiques. Si cette dépendance aux plastiques persiste, les plastiques représenteront 20 % de la consommation de pétrole d’ici 2050

En mai 2021, l’ONU tire la sonnette d’alarme avec un rapport concluant que l’impact de la production de plastique sur le climat mondial cette année équivaudra à la production de 189 centrales électriques au charbon, et que si rien n’est fait, elle pourrait représenter jusqu’à 13% du budget carbone total de notre planète d’ici 2050 (soit 615 centrales électriques !)

Réduire notre dépendance au plastique, notamment le plastique à usage unique qui représente entre 50 et 60% de notre consommation de plastique, c’est participer directement à la décarbonation de notre économie. 

“Aujourd’hui, environ 4 à 8 % de la consommation mondiale annuelle de pétrole est associé aux plastiques. Si cette dépendance aux plastiques persiste, les plastiques représenteront 20 % de la consommation de pétrole d’ici 2050” d'après le Forum Économique Mondial.

La décomposition des déchets émet des gaz à effet de serre


Car à chaque étape de son cycle de vie, et même longtemps après avoir été jeté, le plastique crée des émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement de notre planète. Dans un entretien donné en janvier 2021, le Dr. Sarah-Jeanne Royer, océanographe, membre de notre Conseil Scientifique International et spécialiste à l’Institut océanographique Scripps sur la dégradation des plastiques, nous confiait que tous les plastiques, notamment le polyéthylène basse densité, l’un des types de plastique les plus courants dans l’océan, lorsqu’ils sont exposés aux UVs, réagissent en libérant de puissants gaz à effet de serre, notamment du méthane.

Ce phénomène entraîne une boucle de rétroaction alarmante. À mesure que notre climat change, la planète se réchauffe, le plastique se décompose en plus de méthane et d’éthylène, ce qui accélère le rythme du changement climatique et perpétue ainsi le cycle.

“Il est effrayant de se dire que tous les plastiques qui nous entourent émettent des gaz à effet de serre : nos voitures, nos piscines, tout cela participe au réchauffement climatique” dit le Dr. Sarah-Jeanne Royer.

Cause indirecte liée à l’absorption des microplastiques

Les dernières études scientifiques montrent que le phytoplancton ingère des quantités toujours plus importantes de microplastiques, ce qui diminuerait sa capacité à absorber le carbone selon le GIEC. Mais plus encore, le plastique a un impact direct sur la biodiversité marine : 1,5 million d’animaux sont tués chaque année et 1400 espèces sont affectée par ce fléau.

Alors que la COP26 va s’ouvrir à Glasgow, l’impact de la pollution plastique sur notre climat est indéniable. La priorité numéro 1 des grandes institutions et leaders politiques doit être la sauvegarde et la préservation de notre fragile planète bleue. L’urgence climatique ne nous laisse plus le temps de jouer les apprentis sorciers avec les océans .

Cet article est redigé par The Seacleaners, une oraganisation soutenue par la Chambre de Commerce Française au Royaume-Uni ainsi que le réseau international des Chambres de Commerce Françaises.

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